Sojourner Truth, Cudjoe Queen Nanny et Olympe de Gouges ont joué un rôle historique dans le combat pour l’abolition de la traite négrière.
Lorsqu’on parle d’abolition de la traite négrière dans le monde, on parle de Sojourner Truth, Cudjoe Queen Nanny et Olympe de Gouges.
Toutes les trois, ont lutté contre la traite négrière dans différents endroits du globe et à des époques différentes. Deux d’entre elles ont été particulièrement actives sur le plan de lutte féministe, persuadées que le racisme et sexisme étaient intimement liés.
Sojourner Truth

Née esclave, elle fut séparée de ses parents à l’âge de neuf ans, à la mort de leur « propriétaire ».
Elle est alors vendue avec un troupeau de moutons pour 100 dollars à un homme violent, puis à un autre homme chez qui elle apprend la langue anglaise. Plus tard elle rencontre un homme esclave et tombe enceinte, mais le propriétaire de ce dernier les sépare, et Sojourner Truth sera forcée d’épouser un autre homme.
Un an avant que l’esclavage ne soit aboli, elle s’échappe, et, apprenant que son fils a été vendu à un propriétaire du sud, elle porte plainte au tribunal et obtient son retour.
C’est le premier procès dans lequel une femme noire remporte dans un tribunal américain une victoire contre un homme blanc.
Sojourner Truth, qui s’appelait avant Isabelle Baumfree ne savait ni lire ni écrire.
Mais ses vibrants discours, mélange d’engagement politique et religieux, l’ont fait passée à la postérité.
Sojourner Truth
En 1863, elle se lève contre le racisme. La même année est publié un discours tenu à la Convention des droits des femmes, où elle avait répondu à un homme qui contestait l’égalité des sexes, en mentionnant tout ce qu’elle savait aussi bien faire que le les hommes.
Célèbre discours de Sojourner Truth en 1863.
Ne suis-je pas une femme ? Regardez-moi ! Regardez mon bras ! J’ai labouré, planté et rempli des granges, et aucun homme ne pouvait me devancer ! Ne suis-je pas une femme ? Je pouvais travailler autant qu’un homme (lorsque je trouvais du travail) ainsi que supporter tout autant le fouet ! Ne suis-je pas une femme ?
Marie Gouze, dit Olympe de Gouges

Révolutionnaire du XVIIè siècle née au Montauban en France, elle fut célèbre non seulement pour avoir écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791, mais aussi pour son engagement sans faille pour l’abolition de l’esclavage des noirs.
Elle est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes. On pourrait presque dire, en faisant un anachronisme osé, qu’il s’agit d’une des premières féministes intersectionnelles avant l’heure, ces militantes qui relèvent les aspects spécifiques de discriminations croisées.
Son engagement s’est traduit dans une pièce de théâtre, L’Esclavage des nègres ou l’Heureux Naufrage, qui dénonçait le système économique esclavagiste, et a failli lui valoir la Bastille. La pièce, « premier drame à mettre en scène des esclaves noirs comme de vrais personnages », est jouée à la Comédie française et permet de sensibiliser l’opinion publique.
Cudjoe Queen Nanny

Héroïne nationale en Jamaïque, elle est l’une des figures emblématiques de la résistance des marrons au XVIIIIe siècle. Nanny a développé des talents de fine stratège pour s’opposer à l’esclavage.
Vendue à son jeune âge comme esclave avec ses trois frères sur l’île de la Jamaïque, elle adopte des tactiques de guérilla.
Elle va ainsi ordonner à ses guerriers de s’habiller de façon à ressembler aux arbres et aux buissons, et envoyer des hommes se montrer volontairement aux soldats britanniques, pour les faire tomber dans des embuscades
Dans un groupe de 6, elle était la seule femme. Son souhait, était de contribuer efficacement à l’abolition de la traite négrière. Mais en 1733, elle fut tuée par un esclave noir aux ordres des Britanniques. Notons que c’est l’image de Queen Nanny qui figure sur le billet de 500 dollars jamaïcains.
