
C’est, une nouvelle ère qui s’écrit dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Ce vendredi 23 mai 2025, la sénatrice et femme d’affaires Françoise Puene, plus connue sous le nom de « Mamy Nyanga », a lancé un centre d’écoute et d’assistance aux victimes de violences faites aux femmes. Ce nouveau bébé né dans un contexte où de nombreuses voix, issues de la société civile et du secteur institutionnel, s’élèvent pour exiger plus de protection, plus de justice et plus d’autonomie pour les survivantes.

Au Cameroun, selon le Ministère de la promotion de la femme et de la famille, près de 56 % des femmes camerounaises déclarent avoir été victimes de violences au cours de leur vie. Et parmi elles, moins de 15 % osent porter plainte. Le manque d’information sur leurs droits, la peur des représailles, et la lenteur des procédures judiciaires expliquent ce silence. Pour répondre à cette urgence sociale, c’est dans l’enceinte de l’hôtel Franco, que l’on retrouve désormais ce centre novateur entièrement dédié aux femmes victimes de violences. Un lieu de refuge, ouvert 24h/24 et 7j/7, qui offre accueil, écoute, orientation et prise en charge immédiate. Un espace symbolique, mais aussi pratique, qui entend répondre à l’urgence : violences physiques, psychologiques, sexuelles, autant de drames vécus en silence, souvent au sein même du foyer conjugal ou familial.


‹‹Le silence tue, l’indifférence aussi. Nous avons pour coutume de dire : c’est notre culture; pour justifier l’absence de répressions parce que silence, nous trahissons les valeurs d’humanité, de justice et de dignité qui doivent guider notre nation››

Françoise Puene, Présidente de la fondation Puene – Cameroun
Une initiative qui vient renforcer celles de d’autres structures communautaires qui elles aussi agissent déjà sur le terrain. Parmi elles, le Centre Afiri, situé à Yaoundé, quartier Fouda, fondé par une militante engagée pour les droits des femmes. Ce centre offre un accompagnement complet aux survivantes : hébergement temporaire, soutien psychologique, orientation juridique, mais surtout un travail de fond sur la reconstruction identitaire et l’autonomisation économique. Il incarne cette dynamique de la société civile qui refuse la fatalité, en offrant des solutions concrètes.

“Il faudrait impérativement qu’on ait des numéros pour que toutes les femmes puissent dénoncer; et même les hommes. Les voisins doivent être capables de dénoncer, parce que si vous ne venez pas au secours de votre voisine ça veut dire que vous êtes complices et on aura toujours des cas de féminicides. Honnêtement, si nous travaillons main dans la main avec la Justice, avec les forces de l’ordre, avec les opérateurs de téléphonie et les ministères, je vous assure que ça va changer.”
Yvonne Belema , Promotrice du Centre Afiri – Cameroun
Face à l’urgence liée aux violences récurrentes, l’autonomisation économique a été identifiée comme une priorité urgente. Une femme qui peut subvenir seule à ses besoins est une femme qui peut rompre plus facilement avec un environnement toxique. Des organisations comme l’Association des femmes juristes du Cameroun, des ONG de promotion du leadership féminin, ainsi que des représentants du programme Rise Up Women, ont insisté sur l’importance de créer des passerelles vers l’indépendance financière pour les survivantes.
