Au Cameroun, les femmes jouent de plus en plus un rôle crucial dans la société, et certaines d’entre elles se distinguent par leur courage, leur détermination et leur réussite. Edith Kah Walla est l’une de ces femmes exceptionnelles qui inspirent les générations actuelles et futures. Sa vie, ses réalisations et son impact ne laissent personne indifférent.
Edith Kah walla a fondé le mouvement de la société civile « Cameroun O Bosso », dont le but est d’encourager la participation citoyenne, notamment des femmes et des jeunes. Par cette voie, l’activiste encourage les femmes à se présenter aux élections et plaide en faveur de politiques publiques visant à promouvoir l’égalité des genres. Grâce à ses efforts, de plus en plus de femmes camerounaises s’engagent en politique et défendent leurs droits.
Elle est considérée comme l’une des femmes entrepreneures les plus influentes d’Afrique selon la Banque mondiale et a été récompensée par le prix Vital Voices, qui reconnaît son implication pour renforcer la démocratie et protéger les droits humains.
Stand UP for Cameroun : le mouvement d’éveil de consciences féminines
Le 8 mars 2017, Kah Walla a lancé un appel à l’action pour les femmes du Cameroun. Dans un texte intitulé « Je ne porterai pas le tissu de la Journée de la Femme demain ».
L’acte fort en signification, suivit par de millions femmes dénonçait les violences et les injustices qui ravagent le pays tout en interpellant les femmes sur le rôle qu’elles peuvent jouer dans la lutte pour la liberté et la justice.
Des enfants camerounais ont été tués, des dirigeants camerounais ont été arrêtés, des enfants camerounais ne sont plus scolarisés, l’économie du Cameroun est en difficulté et les droits des Camerounais à communiquer ont été violés. Ce n’est pas le moment de se réjouir.
Edith Kahbang Walla, à la veille de la célébration de la journée internationale de la femme, en 2017.
En 2017, le conflits dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun était en pleine escalade. Les deux régions étaient en proie à des troubles, des enfants avaient été tués, des dirigeants arrêtés, et l’économie était en difficulté.
Face à cette situation, Kah Walla a refusé de célébrer la Journée internationale des femmes, considérant que ce n’était pas le moment de faire la fête, mais plutôt une occasion de se mobiliser pour défendre la nation, de parler au nom de la nation, de lutter pour la nation et de gagner la nation.
Pour mettre fin à la violence sous toutes ses formes, libérer les personnes arrêtées et faire respecter la loi, défendre les droits de l’homme et la dignité humaine, promouvoir un dialogue ouvert et honnête pour résoudre les problèmes complexes du pays, Édith Kah Walla a invoqué l’esprit guerrier des femmes qui ont combattu pour l’indépendance du Cameroun dans les années 1950 et 1960.
Il est temps pour nous, les femmes, de libérer notre pouvoir et de montrer toute notre audace. Il est temps pour nous, les femmes, de parler au nom de la nation, de défendre la nation, de lutter pour la nation et de gagner la nation. Il est temps.
Edith Kahbang Walla, à la veille de la célébration de la journée internationale de la femme, en 2017.
Non, nous ne pouvons pas porter de kabas, chanter des chansons et crier de joie. L’état de la nation ne le permet pas. L’état de nos enfants ne le permet pas. L’état de nos vies ne le permet pas. Ce 8 mars , nous sommes en réflexion, nous sommes en prière et en méditation, nous sommes en stratégie et en action.
Mouvement #FridayInBlack : Kah Walla, la femme qui défie le pouvoir au Cameroun
Lorsqu’on parle d’opposition Politique au Cameroun, Edith Kahbang walla n’a pas peur de défier le pouvoir en place. Depuis des années, elle milite pour une transition politique dans son pays, où le président Paul Biya est au pouvoir depuis une quarantaine d’années.
En 2020 lorsqu’elle lance le mouvement #FridayInBlack, le Cameroun est en pleine crise. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à des troubles, des centaines de personnes sont en prison, et l’insécurité règne dans l’Extrême-Nord. Malgré cela, les élections législatives, municipales et régionales devaient se tenir sans réformes du système électoral, ce qu’elle a considéré comme une oppression.
Le mouvement #FridayInBlack rassemble chaque vendredi, des centaines de personnes à Yaoundé pour protester contre la mauvaise gouvernance.
Celui-ci est contre toute élection sans réformes et exige une transition politique pour mettre fin au régime du président Biya, tenir un véritable dialogue national, reconstruire les fondations du pays, réformer les grandes institutions et organiser des élections après la réforme.
En 2020, en tant que Camerounais, nous nous retrouvons à nouveau dans une situation où les élections sont utilisées comme un outil d’oppression. Un outil pour garder le peuple dans la pauvreté et maintenir la ferme emprise du Régime Biya sur toute forme de pouvoir et sur toutes les ressources du pays (…) NON! aux élections sans réformes qui permettront aux élus de s’attaquer aux problèmes réels des Camerounais tels que: l’eau, l’électricité, les routes, les hôpitaux, les écoles et plus encore.
Edith Kah Wallah, lors du mouvent #FridayInBlack / Yaoundé – Vendredi 7 février 2020.
Un modèle de détermination sur le plan politique
Kah Walla est une figure emblématique de la politique camerounaise, connue pour son engagement sans faille en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance. Sa carrière politique a débuté il y a plus de trois décennies, lorsqu’elle était encore étudiante.
En 1989, Kah Walla a rejoint le mouvement pour la démocratisation du Cameroun, militant pour les droits civiques et politiques des Camerounais. Elle a continué à se battre pour les valeurs de la démocratie, même lorsque le régime en place a tenté de réprimer les voix dissidentes.
En 1990, Kah Walla est revenue au Cameroun après avoir passé plusieurs années aux États-Unis. Elle s’est jointe au Front social démocrate (SDF), l’un des principaux partis d’opposition du pays. Elle est rapidement devenue l’une des conseillères les plus proches du parti et a contribué à façonner sa stratégie politique.
En 2007, Kah Walla a été élue au conseil municipal de Douala 1, confirmant ainsi son statut de leader politique émergente. Elle a également mené une campagne vigoureuse contre l’amendement constitutionnel qui a supprimé les limites du mandat présidentiel en 2008.
Une candidature historique à la présidentielle de 2011
En 2011, Kah Walla a pris une décision audacieuse : se présenter à l’élection présidentielle. Elle a créé la Campagne Kah Walla, qui a fusionné avec le Parti du peuple camerounais (PPC) quelques mois plus tard. Elle est devenue la première femme à convoiter la présidence du Cameroun.
Malgré les défis, Kah Walla a mené une campagne dynamique, axée sur les thèmes de la démocratie, de la justice sociale et de la bonne gouvernance. Elle a terminé sixième sur les 23 candidats.
Une femme d’affaires accomplie
Kah Walla est une figure multifacette qui a réussi à faire une marque dans le monde des affaires avant de devenir une leader politique influente au Cameroun. Sa carrière professionnelle est marquée par des réalisations remarquables qui témoignent de son leadership visionnaire.
Après avoir obtenu un diplôme en administration des affaires de l’Université Howard aux États-Unis, Kah Walla a entamé sa carrière professionnelle dans le secteur privé. Elle a travaillé pour plusieurs entreprises internationales, acquérant ainsi une expérience précieuse qui lui a permis de développer ses compétences en gestion et en leadership.
Édith Kah Walla a fondé Strategis, une entreprise de conseil en gestion et en développement. Cette entreprise a rapidement établi une réputation solide au Cameroun et dans la sous-région, fournissant des services de conseil à des entreprises et des organisations publiques. Strategis est devenue une référence dans le domaine du conseil en gestion, grâce à l’expertise et à la vision de Kah Walla.
Cette expertise a été reconnue lorsque Kah Walla a siégé au conseil d’administration de plusieurs entreprises et organisations, dont la Chambre de commerce et d’industrie du Cameroun. Ses compétences en gestion et en leadership ont été sollicitées par plusieurs organisations, témoignant de son influence dans le monde des affaires.
Elle a reçu plusieurs récompenses et distinctions pour son travail entrepreneurial, notamment le prix de la femme d’affaires de l’année en 2007 et le prix du leadership entrepreneurial en 2010.
