L’initiative est celle de trois femmes : Larissa Tchinda (journaliste et promotrice de Femina 237), Madeleine Ongmandocke (expert-consultante en genre-entrepreneuriat et développement), et d’Annie Tchoko, activiste.
Depuis le teasing de la campagne contre l’entrepreneuriat sexuel, l’expression encore peu utilisée dans le langage familier et courant ne cesse de faire couler encre et salive. La thématique a d’ailleurs été abordée à l’acte 3 de la Semaine pour la promotion de la femme et de la jeune fille (SEPROF-JEF), organisé par Femina 237 du 5 au 7 mars 2024 à Douala.
D’une manière générale, l’entrepreneuriat sexuel peut être considérée comme une forme d’entreprise qui consiste à offrir des services sexuels en échange d’une rémunération.
Il faut déjà que les jeunes filles intègrent le fait que considérer son corps comme une entreprise et donc comme une source de revenue, relève de la démence.
Larissa Tchinda, journaliste.
Cette pratique, bien que souvent considérée comme taboue et controversée, existe depuis de nombreuses années et présente des aspects variés et complexes.
C’est dans cette optique Larissa Tchinda (journaliste et promotrice de Femina 237), Madeleine Ongmandocke (expert-consultante en genre-entrepreneuriat et développement), et d’Annie Tchoko, activiste, ont lancé une campagne sur l’entrepreneuriat sexuel dans le pays. Cette initiative vise à décourager les femmes et surtout les jeunes filles quant à la pratique.
Lire aussi / SEPROF – JEF 3 : Femina 237 mobilise des centaines de personnes à Douala
Pour ces dernières, l’entrepreneuriat sexuel comprend une gamme variée de services sexuels, allant de la prostitution traditionnelle à l’escorting de luxe en passant par la pornographie en ligne. Les personnes qui choisissent de se lancer dans cette activité peuvent le faire de manière indépendante ou en travaillant pour des agences ou des plateformes en ligne.
En penchant nos recherches sur l’entrepreneuriat sexuel, nous nous sommes rendu compte qu’il y’a une véritable pression psychologique et symbolique, qui émanent du foyer familial, notamment de la mère à la jeune fille, ce qui l’emmène à s’offrir pour avoir des gains en rapport avec son corps.
Madeleine Ongmandocke , expert-consultante en genre-entrepreneuriat et développement lors du forum de Femina 237 sur les VBG, le 7 mars 2024 à Douala.
Le revers de la médaille en se lançant dans ce genre de pratique est que les concernées sont souvent stigmatisées et confrontées à de nombreux préjugés. De plus, elles peuvent être exposées à des risques de violence, d’exploitation et de santé, notamment en raison du manque de protection sociale et de réglementation dans ce secteur.
La campagne, intitulée « STOP- l’entrepreneuriat sexuel », est donc une opportunité pour emmener les jeunes filles à opter pour des travaux décents, et d’opter pour des formations autonomisantes.
Cette dernière, au-delà du digital, misera sur des échanges-débats avec les jeunes pour les décourager quant à la pratique ; des ateliers de formation, des séances de coaching et des programmes de mentorat pour aider les femmes à démarrer et à développer leurs propres entreprises loin du secteur du sexe.
Nous exhortons les entreprises, associations et ONG nationales comme internationales à se joindre à nous dans ce grand projet de sensibilisation sur l’entrepreneuriat sexuel. Celui-ci ne pourra marcher que si en décourageant les jeunes filles, nous leur proposons des alternatives concrètes (bourses d’études, bourses de formations, formations gratuites, emplois décents et capital pour lancer des business rentables).
Larissa Tchinda, journaliste.